Les incidents de transport, tels que les collisions entre véhicules à moteur, sont la deuxième cause d’hospitalisation et la troisième cause de décès dus à des blessures involontaires au Canada.
En 2018, 1759 Canadiens ont été tués sur nos routes et 23 872 ont été hospitalisés pour blessures graves.
La bonne nouvelle, c’est que jusqu’à 90 pour cent des collisions entre véhicules à moteur peuvent être évitées.
Parachute se consacre à la promotion du développement de l’infrastructure routière qui permet de réduire les collisions et les principaux comportements qui causent les collisions automobiles : la distraction au volant, la vitesse et la conduite avec facultés affaiblies.
Réduction de la vitesse
La réduction de la vitesse est un facteur important pour la sécurité générale des conducteurs, passagers, piétons et de tous les usagers de la route.
- La vitesse est un facteur aggravant dans une collision sur quatre au Canada.
- Il a été prouvé que la réduction de vitesse des véhicules était efficace pour prévenir les collisions et réduire la gravité des blessures.
- Même de petites réductions de vitesse peuvent être importantes. Chaque diminution de 1,6 km/h de la vitesse moyenne entraîne une réduction de cinq pour cent des collisions.
- À une vitesse de 30 km/h, les véhicules et les piétons peuvent cohabiter de façon relativement sûre. Cela signifie que les conducteurs ont le temps de s’arrêter pour les piétons et que ceux-ci peuvent prendre de meilleures décisions lorsque vient le moment de traverser.
- Un piéton heurté par une voiture roulant à 50 km/h a presque six fois plus de risque d’être tué qu’un piéton frappé à 30 km/h.
- Les enfants sont plus à risque d’être heurtés par une voiture dans les zones où les limites de vitesse sont plus élevées.
Rappelez-vous que la vitesse et l’agressivité vont de pair. En tant que conducteur, respectez les limitations de vitesse et soyez patient lorsque vous roulez dans une zone de 30 km/h ou de 40 km/h : ces limitations de vitesse ne sont pas imposées pour rien et elles permettent, preuve à l’appui, de sauver des vies. Les collectivités devraient défendre l’abaissement des limitations de vitesse dans les zones où il y a beaucoup de piétons et de cyclistes.
Adoptez les pratiques exemplaires de conduite suivantes :
- Utilisez judicieusement les dispositifs de commande des voitures et demeurez attentif à la route.
- Respectez les lois et les règlements en vigueur.
- Soyez conscient de votre environnement.
- Devenez un exemple à suivre pour les passagers de votre véhicule.
Distraction au volant
Il est essentiel de gérer les distractions avant de prendre la route. Désactivez le son de vos téléphones cellulaires ou éteignez-les avant de partir et rangez-les pour éviter de les utiliser. Évitez de manger, de boire ou de procéder à des soins personnels en conduisant : la multiplicité des tâches est l’ennemie de la conduite sécuritaire.
Une fois au volant :
- N’utilisez pas d’appareils portatifs de quelque nature que ce soit car ils augmentent le risque de distraction chez les conducteurs.
- Sachez que votre attention est moindre lorsque vous ajustez les cadrans de votre véhicule.
- Durant les quelques secondes où vous vous tournez pour attraper quelque chose dans le véhicule, vos yeux ne sont plus sur la route. Attendez d’être arrêté pour le faire.
- Évitez les conversations téléphoniques, même avec des appareils mains libres, car cela peut constituer une source de distraction. Les passagers dans la voiture avec vous peuvent interrompre la conversation lorsqu’ils repèrent d’éventuels dangers, mais pas la personne au bout du fil.
- Les passagers, en particulier les enfants, peuvent être une source de distraction lorsqu’ils parlent fort et se chamaillent.
Par distraction au volant, l’on entend tout ce qui est susceptible de détourner l’attention d’un conducteur. Les distractions peuvent être classées selon trois catégories : visuelles, manuelles et cognitives.
- Distraction visuelle : le conducteur n’a plus les yeux fixés sur la route.
- Distraction manuelle : les mains du conducteur ne tiennent plus le volant.
- Distraction cognitive : le conducteur n’est plus concentré sur la conduite.
Certains exemples de distraction incluent la rêverie, l’utilisation de votre téléphone pour parler, envoyer des SMS ou lire, parler à des amis dans la voiture, changer de chanson, changer la température, manger, fumer et même se maquiller.
Notez que la définition légale de la distraction au volant varie selon la province et le territoire, tout comme les sanctions pour cette infraction. Assurez-vous de bien connaître les lois sur la distraction au volant dans votre région.
Il est également important de comprendre qu’en plus de ces trois différents types, les distractions peuvent provenir de sources internes ou externes.
- Internes : ces distractions proviennent de l’enceinte de la voiture ou de l’esprit du conducteur (passagers ou pensées et rêveries).
- Externes : ces distractions proviennent de l’extérieur de la voiture, notamment d’autres véhicules, d’affiches, de panneaux, du mauvais temps.
Soyez conscient de la responsabilité qui vous incombe en tant que conducteur aux commandes d’un véhicule de deux tonnes ou plus en mouvement et sachez repérer ce qui vous empêche de vous concentrer sur votre tâche de conduite.
Conduite avec facultés affaiblies
La conduite avec facultés affaiblies représente l’un des plus grands risques pour votre sécurité et celle des autres sur la route. Conduire en état d’ébriété ou sous l’emprise de drogues augmente considérablement le risque de collision, de blessure ou de décès, pour vous-même et pour les autres.
Connaitre les faits :
- Selon le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances, la conduite avec facultés affaiblies par l’alcool ou les drogues est le principal facteur contribuant aux incidents graves sur les routes du Canada.
- Chez les jeunes conducteurs de 16 à 25 ans, presque la moitié des collisions est liée à la consommation d’alcool ou de drogues.
- Dans son rapport intitulé « Road Safety Monitor », la Fondation de recherches sur les blessures de la route, documente que le cannabis nuit à votre capacité de contrôler votre vitesse, de maintenir une distance de sécurité adéquate, de rester dans votre voie et ralentit votre délai de réaction.
- Avec un taux d’alcoolémie de 0,05%, votre coordination et votre capacité de jugement sont réduites, vous n’avez plus la capacité de suivre les objets en mouvement, la conduite devient difficile, la réponse face aux situations urgentes est insuffisante et le niveau de vigilance est réduit. Les effets continuent de s’aggraver à mesure que votre taux d’alcoolémie augmente.
Si vous avez l’intention de consommer de l’alcool ou des drogues, ne conduisez pas. Prévoyez votre retour chez vous en toute sécurité : appelez un ami, un membre de la famille, un taxi ou restez chez un ami en qui vous avez confiance. Prendre la décision de ne pas conduire ivre ou gelé pourrait vous sauver la vie.
Conduite en état de fatigue (somnolence)
Le manque de sommeil affecte votre corps de la même manière que les facultés affaiblies par l’alcool et peut augmenter le risque de collision. Les conducteurs fatigués omettent souvent de vérifier leurs rétroviseurs, ont tendance à sortir de leur voie, à rouler à une vitesse irrégulière et peuvent même n’avoir aucun souvenir d’avoir conduit pendant une période de leur trajet. Monter le son de la musique, ouvrir les vitres de la voiture et manger n’ont aucun effet sur la fatigue du conducteur. Utilisez plutôt ces stratégies :
- Prévoyez à l’avance et assurez-vous de suffisamment vous reposer avant de conduire
- Sachez reconnaitre les signes de fatigue, notamment les bâillements répétés, les paupières lourdes, un temps de réaction lent et la difficulté à garder la tête droite et les yeux ouverts
- Si vous conduisez avec un passager qui n’est pas fatigué et qui est en mesure de conduire, demandez lui de prendre le relais
- Utilisez un autre mode de transport pour éviter de devoir prendre le volant : transport en commun, taxi ou co-voiturage
- Arrêtez-vous en toute sécurité, garez-vous et faites une sieste avant de reprendre la route
La conduite en hiver
Les conditions météorologiques pendant l’hiver impliquent des considérations particulières pour rester en sécurité sur la route :
- Utilisez des pneus d’hiver. Les températures basses affectent la façon dont les pneus de votre véhicule adhèrent à la surface de la route. Les pneus d’hiver s’avèrent plus efficaces que les pneus toutes saisons.
- Adaptez-vous aux conditions. Ralentissez et augmentez votre distance de sécurité lorsque vous conduisez dans la neige, la glace ou dans des conditions qui affectent votre visibilité.
- Évitez les dérapages. Lorsque la chaussée est mouillée, verglacée ou enneigée, conduisez de façon souple et contrôlée pour éviter de déraper : modifiez votre vitesse graduellement et lentement, freinez doucement et effectuez des virages doux. N’utilisez pas le régulateur de vitesse.
- Gardez une trousse de survie hivernale dans votre véhicule. Inclure des objets tels qu’une couverture chaude, une pelle, des câbles de démarrage, une lampe de poche et des piles, des fusées éclairantes et du sable ou de la litière pour chat (pour aider à la traction). Assurez-vous d’avoir suffisamment de liquide lave-glace.
Les personnes à risque
Au Canada, certains groupes sont plus à risque que d’autres d’être impliqués dans une collision avec véhicule à moteur.
- Transports Canada indique que même si les jeunes ne constituent que 13 pour cent des conducteurs titulaires d’un permis de conduire, ils représentent 25 pour cent de l’ensemble des blessés et des décès sur les routes.
- Les jeunes et jeunes adultes sont plus tués dans des collisions routières que n’importe quel autre groupe d’âge en dessous de 75 ans.
- Parmi les autres groupes à risque, mentionnons les personnes âgées et les personnes atteintes de troubles médicaux, comme les maladies du cœur et les troubles cognitifs, comme la maladie d’Alzheimer.
- Les hommes courent un risque beaucoup plus élevé que les femmes d’être impliqués dans une collision routière.
Ce que nous pouvons faire pour rendre nos routes plus sûres
Parachute dirige le mouvement Vision Zéro au Canada – une initiative multinationale de sécurité routière qui réinvente les approches traditionnelles de la sécurité routière et qui est fondée sur le principe que personne ne devrait être tué ou grièvement blessé sur le réseau de transport routier. Vision Zéro repose sur une approche de responsabilités partagées entre tous les acteurs du système routier : politiciens, planificateurs, constructeurs automobiles et usagers de la route.
Des environnements bâtis plus sûrs diminuent le taux de blessures
Parachute reconnaît que les routes dans les quartiers à faible revenu ne présentent pas forcément les mêmes caractéristiques de sécurité que dans les autres quartiers. De plus, si nous améliorons l’accès des personnes aux services de santé, à l’éducation, à des revenus d’emploi, à des logements de qualité et à de meilleurs environnements sociaux, nous réduisons les taux de blessures. Comme nous l’avons mentionné dans les sections précédentes, les politiques qui appuient la mise en place d’environnements bâtis sains et sécuritaires, comme les limites de vitesse de 30 km/h et l’application de ces limites, diminuent les taux de blessures et leur gravité pour tous.