Pour un enfant, la marche est un moyen sain d’explorer son environnement et de développer son autonomie. Cependant, les enfants peuvent être blessés gravement s’ils sont percutés par des véhicules à moteur.
21 enfants de 0 à 14 ans ont été tués lors d’incidents piétonniers au Canada en 2020. En moyenne, environ 1 000 enfants piétons sont blessés chaque année.
Les blessures subies par les enfants piétons sont souvent graves. Le rétablissement peut impliquer une invalidité de longue durée, un stress émotionnel ainsi qu’un fardeau financier à vie. De plus, le coût total des blessures piétonnières au Canada chez les enfants de 0 à 14 ans était de 46 millions de dollars en 2018.
Réduisez votre vitesse de conduite pour rendre les routes plus sûres
Un piéton heurté par une voiture roulant à 50 km/h a presque six fois plus de risques de décéder des suites de cette collision qu’une personne heurtée par un véhicule roulant à 30 km/h.
Attendez-vous à ce que les enfants se comportent comme des enfants. Le fait de rendre l’environnement plus sûr augmente la probabilité que les enfants survivent, même s’ils sont heurtés par un véhicule.
Conseils de sécurité pour les parents et les enfants
Les jeunes enfants doivent acquérir les aptitudes cognitives et physiques nécessaires pour porter des jugements sûrs sur la circulation pour traverser la rue. Cela dépend de la complexité de l’environnement des rues. Les jeunes enfants peuvent s’y retrouver dans une structure de rue simple, mais les habiletés nécessaires pour se déplacer dans des environnements plus complexes se développent entre les âges de 9 et 11 ans.
L’expérience de l’enfant, la présence d’un adulte et ses conseils peuvent aider à réduire le risque de blessure. Le temps que vos enfants développent leurs habiletés, marchez avec eux et parlez-leur de la sécurité des piétons.
Pour traverser une rue de façon sécuritaire par eux-mêmes, les enfants doivent posséder trois compétences importantes :
- La capacité à déterminer et à emprunter un chemin de traversée sécuritaire.
- La capacité à évaluer de manière réaliste la vitesse d’un véhicule.
- La capacité à juger de l’espacement sécuritaire entre les véhicules.
Pour vous aider à décider quand votre enfant est prêt à traverser seul, vous devriez penser aux rues que votre enfant devra traverser (par exemple sur le chemin de l’école) et évaluer si votre enfant possède les trois compétences requises. Si ce n’est pas le cas, il devra continuer à marcher avec vous ou avec un autre adulte.
Commencez à enseigner les notions de sécurité à vos enfants dès leur plus jeune âge.
- Bon nombre de jeunes enfants sont fascinés par les voitures et les camions. Utilisez cet attrait pour évoquer la façon dont les véhicules doivent partager les routes et le fait qu’ils peuvent blesser les personnes qui marchent ou font du vélo parce que les véhicules sont extrêmement gros, lourds et se déplacent rapidement.
- Un enfant de deux ans dans une poussette peut comprendre que les voitures doivent rouler sur la route et que les personnes à pied doivent marcher sur le trottoir.
- On peut enseigner à un enfant de trois ou quatre ans qu’il faut toujours tenir la main d’un adulte pour traverser la rue. L’enfant peut vous aider à regarder des deux côtés de la rue et apprendre qu’il est dangereux de courir sur la route, même si c’est après son jouet favori.
Montrez le bon exemple.
Abordez avec votre enfant les règles de prudence pour les piétons. Avec le temps, vos démonstrations régulières marqueront profondément son approche pour traverser. N’oubliez pas toutefois que si vous traversez illégalement ou en courant pour éviter le feu rouge avec votre enfant, vous devez vous attendre à ce qu’il fasse de même lorsqu’il traverse seul. Demandez aux personnes qui s’occupent de vos enfants (frères et sœurs plus âgés, grands-parents, personnel de garderie) de discuter avec eux de la façon de traverser sans danger, lors des sorties.
Lorsque vous traversez, mettez des mots sur vos actions.
Montrez à votre enfant comment utiliser ses yeux et ses oreilles. Enseignez-lui à réfléchir, à observer et à écouter, en tout temps, même en présence d’un brigadier scolaire ou d’un feu de circulation.
- Apprenez-lui à s’arrêter pour regarder à gauche, à droite, puis de nouveau à gauche et à écouter si une voiture arrive. Lorsque la voie est libre, ou que toutes les voitures sont à l’arrêt, au passage piéton ou à l’intersection, montrez-lui comment traverser, sans revenir sur ses pas ni courir. Expliquez aux enfants qu’ils ne doivent pas traverser entre des voitures garées ni au milieu de la rue mais bien à un croisement ou à un passage pour piétons.
- Dites-lui également que les voies d’accès et les ruelles doivent être considérées comme des petites routes et qu’il faut donc surveiller les voitures en marche. S’il n’y a pas de trottoir, les enfants doivent marcher en file indienne, loin de la route, face à la circulation. Après un certain temps, ces comportements iront de soi pour votre enfant.
Misez sur des conversations dès le plus jeune âge avec des informations adaptées au niveau de compréhension de votre enfant.
Les discussions peuvent venir naturellement car il y a beaucoup d’occasions et de circonstances qui se prêtent à un bref commentaire ou à un moment d’éducation :
- Lorsque le temps change (neige, brouillard ou pluie).
- Lorsqu’un ballon se retrouve sur la route.
- Lorsque vous êtes témoin d’une traversée illégale ou d’une autre pratique dangereuse de la part d’un piéton.
- Lorsque vous empruntez ou décidez d’emprunter un nouveau chemin pour vous rendre à l’école ou au terrain de jeu.
- Lorsque vous visitez un nouvel endroit.
- Lorsque vous déménagez dans un nouveau quartier.
- Lorsque votre enfant marche avec des amis pour la première fois.
- Lorsque votre enfant se prépare à marcher seul pour la première fois.
Le saviez-vous ?
- Les piétons sont vulnérables : ils sont 284 fois plus à risque d’être tués ou blessés dans une collision que les conducteurs ou les passagers de véhicules.
- La majorité des blessures et des décès chez les enfants piétons se produisent dans les régions urbaines. Toutefois, lorsqu’un piéton est heurté par une voiture sur une route rurale, il a plus de risques d’en mourir en raison de la vitesse plus élevée des véhicules, du manque de zones de trottoirs appropriées et d’une plus grande distance par rapport à un centre de traumatologie.
- La plupart des blessures et des décès chez les enfants piétons se produit après les heures d’école entre 15 heures et 19 heures.
- Un nombre plus important d’enfants subissent des blessures lors des déplacements à pied au cours des mois de septembre, octobre et novembre, suivis des mois de mai et de juin.
Facteurs sociaux qui augmentent le taux de blessures chez les piétons
Parachute reconnaît que l’endroit où vous vivez, que ce soit en ville ou à la campagne, ou dans un quartier à revenu élevé ou à faible revenu, a un effet sur le risque que vous ou votre enfant soyez blessés en tant que piétons. En prenant des mesures proactives comme l’amélioration de l’accès aux services de santé, à l’éducation, au revenu d’emploi, à un logement et à un milieu social de qualité, nous réduisons les taux de blessures. Tout le monde n’a pas la capacité d’influencer ou de contrôler son environnement. Ces conseils visant à prévenir les blessures à pied devraient s’accompagner de changements de l’environnement bâti, comme l’installation de feux de circulation pour permettre aux piétons de traverser devant les voitures et l’application des règlements municipaux relatifs aux limites de vitesse. Ces mesures réduisent les taux de blessures pour tous.