Le 5 novembre 2020 (Toronto, Ontario) – L’empoisonnement involontaire constitue l’une des principales causes de décès évitable au Canada, sa fréquence dépassant celle des accidents de la route.

Telle est l’importante constatation découlant de la Synthèse des preuves en matière de prévention des empoisonnements au Canada, rapport publié par Parachute, organisme national canadien dédié à la prévention des blessures, et par l’Injury Prevention Centre (centre de prévention des blessures) de l’Université de l’Alberta. Ce résumé expose le problème actuel de l’intoxication au Canada, les mesures préventives en vigueur actuellement et celles à venir.

On appelle « empoisonnement » l’action nocive exercée par une substance (médicament, produit de nettoyage, émanations de gaz) sur l’organisme. Le terme désigne aussi les effets de la consommation d’une drogue plutôt qu’un surdosage, lequel laisse supposer que la personne est consciente et décide de dépasser la dose permise, bien qu’une telle dose n’existe pas.

Principales observations découlant du résumé des preuves

  • Chaque année, environ 4 000 Canadiens perdent la vie à cause d’un empoisonnement. L’intoxication accidentelle en particulier constitue un problème de santé publique beaucoup plus grave au Canada qu’on ne le suppose en général.
  • Au Canada, le nombre des décès dû à une intoxication involontaire dépasse maintenant celui des décès liés au transport. En 2017, le nombre des décès causés par une intoxication involontaire a été deux fois plus élevé que le nombre des accidents liés au transport.
  • De 2008 à 2018, soit pendant 11 ans, le taux de décès causé par un empoisonnement accidentel s’est accru de 11,4 pour cent par année, ce qui représente une hausse moyenne significative sur le plan statistique.
  • Bien qu’on ait fait certains progrès pour prévenir les empoisonnements accidentels ces dernières années, de nouveaux problèmes sont apparus, comme la crise des opiacés. Entre 2013 et 2017, le nombre des hospitalisations dues à une intoxication par des opiacés s’est accru de 27 pour cent. Au Canada, il y aurait quotidiennement 17 hospitalisations dues à ce type d’empoisonnement.
  • Les substances appartenant à la classe des opiacés (par ex. : héroїne, fentanyl) sont devenues une cause importante de morbidité et de mortalité au Canada, à tel point que le problème a dégénéré en crise nationale. Les décès sont en grande partie liés à une intoxication involontaire par des opiacés plutôt qu’à une automutilation volontaire ou au suicide.
  • Le taux croissant de contamination par des drogues, fentanyl et autres opiacés, est particulièrement alarmant, les consommateurs de ces substances étant plus exposés à une intoxication possiblement mortelle.

 Les jeunes enfants et les personnes âgées courent un risque accru d’empoisonnement, soit par contact avec un agent de nettoyage domestique ou par la prise de médicaments vendus sans ordonnance; les hommes d’âge adulte (jeunes et moins jeunes) constituent la plus grande partie de la population exposée à l’intoxication par des opiacés, explique Pamela Fuselli, Présidente-directrice générale de Parachute et co-autrice du résumé. Presque 50 pour cent de tous les décès causés par des opiacés au Canada sont recensés chez des sujets âgés de 30 à 49 ans, les trois quarts étant des hommes. »

La Dre Kathy Belton, directrice adjointe de l’Injury Prevention Centre et co-autrice du résumé, fait remarquer que l’Ouest canadien est la région la plus touchée par la crise des opiacés au Canada, les autorités de la Colombie-Britannique ayant déclaré en 2016 que le problème était une urgence sanitaire dans la province. En 2018, on a recensé plus de 1 500 décès liés à la consommation de drogues, la présence de fentanyl ayant été décelée dans l’organisme de 87 pour cent des victimes.

Depuis la publication en 2011 du premier résumé de preuves, intitulé Prevention of intoxication of Children in Canada par Parachute et l’Injury Prevention Centre, de grands progrès ont été réalisés en matière de prévention des empoisonnements au Canada. Citons entre autres des avancées dans la recherche, l’adoption de politiques publiques et la création d’un système national de surveillance permettant de réunir toutes les données provenant des centres antipoison.

Mesures recommandées pour prévenir les empoisonnements au Canada

  • En réaction à la crise des opiacées, l’adoption de solutions durables, en plus des mesures à court terme actuellement en vigueur visant à réduire rapidement le nombre des décès.
  • Création de systèmes de surveillance intégrée dans tous les services de collecte de données qui existent déjà pour obtenir un portrait global du fardeau que représentent les intoxications.
  • Création d’un centre antipoison national (accessible par un numéro 1 800) permettant à la population canadienne de joindre un centre antipoison régional partout dans le pays, simplification des documents d’information publique dans l’ensemble du pays et création d’un réseau national intégré de centres antipoison.
  • Création d’une base de données sur les produits, semblable à celles qui existent aux États-Unis et dans l’Union européenne, permettant d’exercer une surveillance sur les produits, signalisation (des contaminations par exemple) et amélioration de l’accès à l’information sur les produits partout au Canada pour connaître les traitements médicaux offerts en cas d’expositions.

Méthodes exemplaires en matière de prévention d’empoisonnement

Méthodes exemplaires fondées sur des données probantes décrites dans la Synthèse des preuves en matière de prévention des empoisonnements au Canada :

  • Des centres antipoison pour aider à évaluer le risque et guider les traitements
  • Une politique de santé publique pour réglementer l’accès aux substances, surveiller la sécurité des méthodes de fabrication et d’emballage
  • Des emballages plus sûrs et des méthodes d’entreposage sans danger pour empêcher la population d’avoir accès à des substances et des médicaments sans surveillance
  • Des approches globales, à composantes multiples, pour étudier le problème de la consommation de drogues et d’autres substances, des mesures de réduction des méfaits et l’accès à des services de traitement et de réadaptation

Parachute

Parachute est un organisme de bienfaisance national canadien dédié à la réduction des répercussions désastreuses des blessures évitables. Les blessures accidentelles constituent la première cause de décès chez les Canadiens âgés de 1 à 34 ans. Chaque jour, en moyenne, un enfant perd la vie à la suite d’une blessure accidentelle. Par la sensibilisation et la défense des intérêts, Parachute travaille à sauver des vies et à créer un Canada sans blessures graves. Pour obtenir plus de renseignements, rendez-vous sur parachute.ca et suivez-nous sur  TwitterFacebookInstagram et LinkedIn.

Injury Prevention Centre

L’Injury Prevention Centre (IPC) est un organisme provincial qui s’occupe surtout de promouvoir et de soutenir de façon continue l’action communautaire, de reconnaître le savoir-faire et la capacité des collectivités albertaines, de permettre aux Albertains de vivre pleinement, sans risque de blessures mortelles. Pour obtenir plus d’information, rendez-vous à  injurypreventioncentre.ca et suivez-nous sur Facebook et Twitter.

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Relations avec les médias

Sandra Padovani, Spécialiste Communication et Relations médias, Parachute
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